Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
par M. Locke.


CHAPITRE XV.

Des Conquêtes.


Ier. Les gouvernemens n’ont pu avoir d’autre origine que celle dont nous avons parlé, ni les sociétés politiques n’ont été fondées sur autre chose que sur le consentement du peuple. Cependant, comme l’ambition a rempli le monde de tant de désordres, et a excité tant de guerres, qui font une si grande partie de l’histoire, on n’a guère fait réflexion à ce consentement, et plusieurs ont pris la force des armes pour le consentement du peuple, et ont considéré les conquêtes comme la source et l’origine des gouvernemens. Mais les conquêtes sont aussi éloignées d’être l’origine et le fondement des états, que la démolition d’une maison est éloignée d’être la vraie cause de la construction d’une autre en la même place. À la vérité, la destruction de la forme d’un état prépare souvent la voie à une nouvelle ; mais il est toujours certain, que sans le consentement du peuple, on ne