Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
291
par M. Locke.

sentent pas librement au gouvernement sous lequel elles se trouvent, et dont les rudes conditions ont été imposées par force. Car, le conquérant n’ayant jamais eu de droit sur ce pays dont il s’agit, le peuple, c’est-à-dire, les descendans et les héritiers de ceux qui ont été forcés de subir le joug, ont toujours droit de le secouer, et de se délivrer de l’usurpation ou de la tyrannie, que l’épée et la violence ont introduite, jusqu’à ce que leurs conducteurs les aient mis sous une forme de gouvernement à laquelle ils consentent volontairement et de bon cœur, ce qu’ils ne peuvent jamais être supposés faire, jusqu’à ce qu’ils aient été mis dans l’était d’une pleine liberté, dans lequel ils puissent choisir, et le gouvernement et les gouverneurs, ou du moins jusqu’à ce qu’ils aient des loix stables, auxquelles ils aient, ou immédiatement, ou par ceux qui les représentent, donné leur consentement libre, et ainsi, jusqu’à ce qu’ils aient mis en sûreté tout ce qui leur appartient en propre, en sorte que personne ne puisse jamais leur en prendre rien contre leur consentement, sans quoi ils ne sauroient, sous aucun gouvernement, être dans l’état d’hommes libres, mais seroient plutôt de véritables esclaves,