Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
357
par M. Locke.

considérable dans son royaume ; savoir, d’y être souverain, de n’être soumis et inférieur qu’à Dieu seul, et qu’il assujétit, de vive force, à la domination et au pouvoir d’une nation étrangère ce pauvre peuple, dont il étoit obligé si étroitement de maintenir et de défendre la liberté, il perd, en aliénant ainsi son royaume, ce qu’il lui appartenait auparavant, et ne confère et ne communique nul droit pour cela à celui à qui il remet ses états ; et, par ce moyen, il laisse le peuple libre, et dans le pouvoir de faire ce qu’il jugera à propos. Les monumens de l’histoire d’Écosse nous fournissent, sur ce sujet, un exemple bien mémorable ».

XXIV. Barclay, le grand défenseur de la monarchie absolue, est contraint de reconnoître, qu’en ce cas il est permis de résister à un Roi, et qu’alors, un Roi cesse d’être Roi. Cela signifie en deux mots, pour ne pas multiplier les cas, que toutes les fois qu’un Roi agit sans avoir reçu d’autorité pour ce qu’il entreprend, il cesse d’être Roi, et devient comme un autre homme à qui aucune autorité n’a été conférée. Je puis dire que les deux cas que