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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/51

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de M. Locke.

Mais peut-il punir de mort une semblable infraction ? demandera quelqu’un. Je réponds, que chaque faute peut être punie dans un degré, et avec une sévérité qui soit capable de causer du repentir au coupable, et d’épouvanter si bien les autres, qu’ils n’aient pas envie de tomber dans la même faute. Chaque offense commise dans l’état de nature, peut pareillement, dans l’état de nature, être punie autant, s’il est possible, qu’elle peut être punie dans un état et dans une république. Il n’est pas de mon sujet d’entrer dans le détail pour examiner les degrés de châtiment que les loix de la nature prescrivent : je dirai seulement qu’il est très-certain qu’il y a de telles loix, et que ces loix sont aussi intelligibles et

    soutient l’affirmative. « Il n’y a parmi les hommes, dit-il, considérés comme hors de tout gouvernement civil, un juge tout prêt à punir les forfaits, lorsqu’ils sont une fois découverts ; car, comme il est de l’intérêt de tous, que les crimes soient punis, quiconque a en main assez de force, à droit d’exercer cette punition, autant que le demande le bien public ; n’y ayant alors aucune inégalité entre les hommes. C’est sur quoi est fondée la pensée de Térence, Homo sum, humani nihil à me alienum puto. » Tr. Phil. des loix natur. Chap. I, §. 26.