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Page:Locke - Essai sur l’entendement humain.djvu/102

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de Principes innez. Liv. I.

je ferai du moins en ſorte qu’il ſoit tout d’une piéce, & qu’il ne puiſſe être enlevé que tout à la fois. Au reſte, j’avertirai ici mon Lecteur de ne pas s’attendre à des Démonſtrations inconteſtables, à moins qu’on ne m’accorde le privilége, que d’autres s’attribuent aſſez ſouvent, de ſuppoſer mes Principes comme autant de véritez reconnuës, auquel cas je ne ſerai pas en peine de faire auſſi des Démonſtrations. Tout ce que j’ai à dire en faveur des Principes ſur leſquels je vais fonder mes raiſonnemens, c’eſt que j’en appelle uniquement à l’expérience & aux obſervations que chacun peut faire par ſoi-même ſans aucun préjugé, pour ſavoir s’ils ſont vrais ou faux : & cela ſuffit pour une perſonne qui ne fait profeſſion que d’expoſer ſincerement & librement ſes propres conjectures ſur un ſujet aſſez obſcur, ſans autre deſſein que de chercher la Vérité avec un eſprit dépouillé de toute prévention.


Fin du Premier Livre.