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Page:Locke - Essai sur l’entendement humain.djvu/487

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De l’Etenduë de la Connoiſſance humaine. Liv. IV.

concevoir que Dieu peut, s’il lui plaît, ajoûter à notre idée de la Matiére la faculté de penſer, que de comprendre qu’il y joigne une autre Subſtance avec la faculté de penſer, puiſque nous ignorons en quoi conſiſte la Penſée, & à quelle eſpèce de Subſtances cet Etre tout-puiſſant a trouvé à propos d’accorder cette puiſſance qui ne ſauroit être dans aucun Etre créé en vertu du bon plaiſir & de la bonté du Créateur. Je ne vois pas quelle contradiction il y a, que Dieu cet Etre penſant, éternel & tout-puiſſant donne, s’il veut, quelques dégrez de ſentiment, de perception & de penſée à certains amas de Matiére créée & inſenſible, qu’il joint enſemble comme il le trouve à propos ; quoi que j’aye prouvé, ſi je ne me trompe, (Liv. IV. Ch. 10.) que c’eſt une parfaite contradiction de ſuppoſer que la Matié-