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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/102

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Le spectacle était admirable. Joë se frotta les yeux pour en chasser le sommeil et se régala la vue jusqu’au moment où Frisco Kid lui dit de se rendre à l’avant pour se préparer à jeter l’ancre.

« Prépare environ cinquante brasses de chaîne, et attention ! »

Il mollit la barre pour amener doucement le sloop au vent et largua en même temps l’écoute de foc.

« Laisse filer la drisse de foc et pèse sur le halebas. »

Joë, qui la veille au soir, avait vu exécuter la manœuvre, s’en tira avec un certain succès.

« Maintenant, mouille l’ancre crapaud ! gare aux nœuds ![1] et fais vite. »

La chaîne fila avec une rapidité foudroyante et amena le Dazzler au repos. Frisco Kid courut prêter la main à l’avant et ils amenèrent ensemble la grand-voile ; puis ils serrèrent toute la voilure avec les garcettes et reposèrent la borne sur son chandelier.

« Voilà le baquet, dit Frisco Kid en le poussant vers Joë. Nettoie-moi les ponts, n’aie pas peur de l’eau, pas plus que de la crasse. Tiens, prends ce balai et grouille-toi. Que tout brille comme un sou neuf ! Après tu videras le youyou. Ses coutures se sont un peu ouvertes hier soir. Je descends préparer le fricot. »

Bientôt l’eau se répandit avec bruit sur le pont tandis que la fumée, s’échappant du poêle de la cabine, annonçait maintes bonnes choses. De temps à autre,

  1. Il s’agit de nœuds que pourrait former la chaîne affalée sur le pont.