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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/122

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ment et leur gêne réciproque ne tarda pas à se dissiper devant le succulent repas qui répondait en tout point aux promesses du capitaine. Puis Frisco Kid alla relever Pete et, pendant que celui-ci se restaurait à son tour, Joë lava la vaisselle et remit la cabine en ordre.

Les trois hommes se réunirent ensuite à l’arrière, et le capitaine s’évertua à ranimer la cordialité générale en leur décrivant la vie des pêcheurs de perles dans les mers du Sud.

L’après-midi s’écoula ainsi. Depuis longtemps déjà, ils avaient laissé San-Francisco derrière eux, doublé le cap Hunter, ils côtoyaient à présent le rivage de San-Matéo. Un instant Joë aperçut un groupe de cyclistes qui contournaient une falaise sur la route de San-Bruno. Il se rappela le temps où il parcourait cette même roule sur sa propre bécane. Ce temps-là ne remontait guère qu’à un mois, deux mois ; il lui semblait éloigné d’un siècle. Tant d’événements s’étaient passés en si peu de temps !

Le dîner était terminé et la table débarrassée déjà, lorsqu’ils arrivèrent dans la baie, à la hauteur des marécages derrière lesquels s’accroche Redwood City. Le vent avait disparu avec le soleil et le Dazzler avançait très lentement quand ils aperçurent un sloop qui se dirigeait vers eux, poussé par la brise mourante. Frisco Kid le nomma aussitôt c’était le Reindeer et Pete-le-Français, après un long examen, se déclara d’accord avec lui. Il semblait d’ailleurs fort heureux de cette rencontre.

« C’est Nelson-le-Rouge qui le commande, confia Frisco Kid à Joë. Un type redoutable. Rien qu’à