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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/135

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Retenue par une corde, chacune des dragues, fut lancée à l’eau à bâbord et à tribord du Dazzler. Lorsqu’elles eurent touché le fond, ils tirèrent sur le filin en modérant sensiblement la vitesse du bateau. Joë prit en main une des lignes et sentit nettement les secousses, les vibrations et le grincement de l’appareil raclant le fond de l’eau.

« Rentrez tout ! », cria Pete-le-Français.

Les deux garçons saisirent le filin, hissèrent la drague et ramenèrent un filet rempli de vase, de limon, de petites huîtres mélangées à quelques grosses. Ils déchargèrent sur le pont ce tas informe et, tandis que la drague recommençait à fonctionner, ils choisirent les grosses huîtres qu’ils lancèrent dans le cockpit. À la pelle, ils rejetèrent le reste par-dessus bord.

Pas un instant de répit, car à ce moment-là il fallut vider l’autre drague. La besogne faite et les huîtres triées, ils durent haler les deux dragues afin que Pete-le-Français pût faire virer le Dazzler et marcher sous l’amure de l’autre bord.

Le reste de la flottille était en marche et draguait de la même façon. Parfois, lorsque des sloops s’approchaient du Dazzler, les pilleurs d’huîtres échangeaient des saluts, des bribes de conversation et de grossières plaisanteries. Mais en général on travaillait ferme et au bout d’une heure Joë ressentit dans le dos une vive douleur, causée par l’effort extraordinaire qu’il venait de fournir. Ses doigts étaient coupés et saignaient d’avoir manipulé si maladroitement les huîtres aux bords tranchants.

« À la bonne heure ! approuva Pete-le-Français. Le