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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/166

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— Et vous de vous tenir pénard dans votre cabine. Occupez-vous de vos oignons et fichez-nous la paix.

— Si seulement nous étions ailleurs, je vous ferais voir comment je m’appelle ! s’exclama l’autre d’une voix menaçante.

— Félicite-toi d’être où tu es ! » répliqua le mousse du Reindeer.

Après quoi, l’homme garda le silence.

« Les voici ! », annonça soudain Frisco Kid à Joë.

Les deux youyous, émergeant des ténèbres, vinrent se ranger le long du Dazzler. Une altercation se produisait, ainsi qu’en attestait la voix de Pete.

« Non ! non ! s’écriait-il. Mets-le sur le Dazzler. Le Reindeer s’emballe toujours et file si vite qu’on ne le revoit plus. Mets-le sur le Dazzler, te dis-je !

— C’est bon ! acquiesça Nelson-le-Rouge. On fera de la vitesse plus tard. Allons, les gars, grouillez-vous ! Embarquez-moi ça, j’ai le bras cassé. »

Des filins furent lancés à bord et rattrapés par les hommes, tout affairés, à l’exception de Joë.

Les vociférations, le bruit des rames, le grincement des poulies et le claquement des voiles, indiquèrent aux pilleurs que sur la rive on se préparait à leur poursuite.

« Maintenant, tous ensemble ! commanda Nelson-le-Rouge. Ne laissez pas le bateau culer ou vous allez mettre le youyou en pièces. Tirez dessus, de toutes vos forces ! Encore ! Encore un peu ! Encore un petit coup, soufflez un instant. »

Bien que la tâche ne fût qu’à moitié terminée, les hommes, épuisés par ce prodigieux effort, accueillirent la pause avec satisfaction. Joë promena son