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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/87

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se tenir juste en dehors de la zone lumineuse. Sur l’ordre de Frisco Kid le jeune garçon cessa de ramer, puis les canots échouèrent, silencieux comme des spectres, sur le sable d’une petite grève et tout le monde descendit.

Joë marcha à la traîne des hommes qui montèrent avec mille précautions une berge haute d’environ six mètres. Arrivé au sommet, il se trouva sur une ligne de chemin de fer à voie étroite qui courait entre d’énormes tas de ferraille. Ces monceaux de fer, séparés par des rails, s’étendaient en toutes directions, il n’aurait su dire jusqu’à quelle distance, bien qu’il discernât au loin la silhouette d’un bâtiment ressemblant vaguement à une usine.

Aussitôt les hommes se mirent à transporter le fer jusqu’à la grève et Pete-le-Français, saisissant Joë par le bras et lui recommandant de se taire, lui ordonna de les imiter. Une fois sur la grève, ils passèrent leurs fardeaux à Frisco Kid, qui en chargea d’abord l’un des deux bateaux, puis l’autre. Comme les canots cédaient sous le poids, il ne cessait de les repousser du pied en eau plus profonde.

Joë poursuivait tranquillement sa tâche, mais tout ce manège ne laissait pas de l’étonner. Pourquoi l’entouraient-ils de tant de mystère ? Et pourquoi ces précautions pour maintenir le silence ?

Il venait à peine de se poser ces questions et un horrible soupçon commençait à germer dans son esprit, lorsqu’il entendit un hibou hululer en direction de la grève. Surpris de la présence de cet oiseau dans un endroit si insolite, il se penchait pour ramasser un nouveau chargement de fer lorsque,