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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/89

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meilleure cible. L’alarme était donnée. Des exclamations et des cris partirent des navires amarrés à la jetée, le long de laquelle couraient les hommes. Au loin, retentit le coup de sifflet strident d’un policeman.

« Fiche-moi le camp ! hurlait Frisco Kid. Si tu reste là, tu nous feras couler ! Va donc aider ton camarade. »

Mais le Cockney, effrayé, claquait des dents et il était trop énervé pour prononcer une parole.

« Qu’on balance cet abruti dans la flotte ! », ordonna de l’avant Pete-le-Français.

À ce moment, une balle fracassa l’aviron qu’il tenait en main. Froidement, il en prit un de rechange.

« Un coup de main, Joë ! » commanda Frisco Kid.

Ensemble ils saisirent l’individu frappé de panique et le lancèrent par-dessus bord. Deux ou trois balles firent clapoter l’eau autour de lui, tandis qu’il remontait à la surface, juste à temps pour être ramassé par Bill, qui avait enfin réussi à s’éloigner de la rive.

« Allez-y ! » cria Pete-le-Français, et quelques vigoureux coups d’aviron dans la nuit les emmenèrent rapidement hors de la zone de lumière.

On avait embarqué une telle quantité d’eau que le youyou menaçait de couler à chaque instant. Tandis que les deux autres ramaient, sur les ordres du Français, Joë se mit à jeter le fer à l’eau, ce qui sauva provisoirement la situation. Mais à la seconde même où ils allaient accoster le Dazzler, le youyou s’inclina, plongea la lisse sous l’eau et chavira quille en l’air, envoyant par le fond ce qui restait de la ferraille. Joë et Frisco Kid revinrent à la surface l’un à