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Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/115

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la corde, de l’autre le gouvernail. Il tire des bordées en sifflant, il zigzague avec science.

Nous avançons sur Père-et-Mère. J’aperçois l’endroit où nous avons reculé avec Acoupa… Jean-Marie le voit aussi et le regarde. Et tous deux, ensemble, subitement :

— Ho ! hisse ! garçons ! C’est là ! Ho ! hisse !

Toutes nos forces et toutes nos âmes sont dans les pagaies. Nous passons !

— Merci, mouché Diable ! dit Strong. Et il assoit la pirogue sur la vase.

— Pourquoi ? demandons-nous, effrayés.

Il mouille les deux ancres, roule la voile et dit : « Strong connaît ! »

On ne repartira que le lendemain.

La nuit vient. C’est là, exactement, que nous avons fait naufrage. Il ne reste rien de nos épaves, la vase a tout avalé. Rien. Nous sommes sur le tombeau de Venet… Duez ou sa femme allument là-bas, sur leur île, leur lanterne-