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Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/166

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dire : « Je vous dirai cela plus tard ».

Il me lit un procès-verbal que je dois signer, m’expliquant en français les termes que je comprends mal. La pièce est simplement pour me faire déclarer que je suis bien Eugène Dieudonné, l’évadé. Il demande doucement si je veux signer : je signe.

— On vient d’arrêter l’un de mes amis. Pourriez-vous me mettre dans la même cellule que lui, monsieur le Préfet ?

— Avec grand plaisir, répond-il.

Il se lève et me serre la main !

Cette politesse, cette main tendue, je n’avais jamais rien vu de plus renversant au cours de ma vie de prisonnier.

Je demeurai interdit.

Et l’on me conduisit dans la cellule de Jean-Marie. Il n’était pas seul ; un troisième évadé était là : Paul Vial. Je leur dis que le deuxième préfet de police venait de me serrer la main.