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Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/87

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qui l’ont abandonné là ? Nous le hissons sur la vase.

Mais l’entrain n’y est plus. Nous sommes épuisés. Soif, surtout ! Soif !

— Y a de l’eau, de l’autre côté, dit Menœil ! Y a de la vie !

— Vôôô ! Vôôô ! Vôôô !

— Que dites-vous ?

— C’est le cri que nous poussions en chassant le radeau. Il me revient, je ne sais pourquoi. Pendant des heures, nous travaillons. Tout pour un verre d’eau, vous entendez, tout ! C’est la nuit de nouveau. Une lumière apparaît : la lanterne du dégrad des Canes. La voilà encore, celle-là !

Nous montons sur le radeau et ne bougeons plus.

Acoupa se met soudain à crier : « Ô ! du canot ! Ô ! mouché du canot. » Mots créoles, appel aux noirs des parages.

Personne ne répond.

Alors, je rassemble mes forces, je me jette dans le fleuve. J’irai à terre cher-