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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/100

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LE SOLEIL ET LE CŒUR

Oui, c’est ça, chauffe un peu mon vieux cœur refroidi.
Tu n’as pas à savoir si j’en ai le mérite,
Tu n’as pas à penser du moment que j’ai dit,
Chauffe, car ton attente insolente m’irrite.

Chauffe ! Je sens déjà mon cœur qui reverdit ;
C’est une plante neuve au flanc d’un nouveau site,
C’est un robuste cœur que ce cœur engourdi
Pendant un quart d’année et réveillé si vite !

Chauffe jusqu’à rougir ses os s’il en avait,
Chauffe, Soleil ! Allons ! de toute ton haleine,
Puisque c’est pour y cuire et l’amour et la haine.

Chauffe, et pour que des sots mon cœur soit préservé,
Quand sa chair sera molle ainsi que de la glaise,
Je sémerai sur lui des clous tout à mon aise.