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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/82

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L’ÂME QUI VIBRE


Pour qui, dans ces moments de tristesse fleuris,
Brilles-tu ?
« — Je brille pour le cœur qui, jeune encor, s’est tu,
« Pour les enfants que l’on enterre,
« Pour la jeune fille en prière
« Et la communion première.
« Pour les jeunes amants qui redoutent
« La chair, et qui la veulent,
« Et qui la fuient, et qui la goûtent
« Seul à seule.
« Lorsque de pur lin blanc
« Je tisse un coin de ciel,
« Je brille pour l’enfant,
« Le mariage blanc
« Et le péché véniel.

— Et quand au fond du ciel on te voit tout jaune ?

« — Quand j’ai l’air d’une feuille d’automne
« Que le vent soutient dans l’azur,
« Je brille au nom des vieilles choses,
« Des baisers mûrs
« Et des amours écloses ;
« Au nom des chers portraits gardés en des tiroirs
« Et des légendes délaissées.