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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/95

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REQUÊTE

Maître très-haut, daignez savoir ce que je suis :
Ni farceur, ni méchant, mais un peu lunatique ;
Vingt ans, beaucoup de cœur et silhouette étique,
Très franc. Je suis la vérité sortant du puits.

Pour mon repos je suis sceptiquement sceptique.
Je sais qu’en me voûtant sur mes livres, les nuits,
Je n’atteindrai jamais le but que je poursuis.
Les Élus sont comptés dans l’Art que je pratique.

Aussi, Maître très-haut, je suis pauvre d’argent ;
Je me présente à vous comme un fier indigent
Qui demande à ne plus jeûner, même en carême.

Vers d’autres, vos secours seraient bien mieux placés
Mais, où trouver les malchanceux si dispersés ?
C’est promettre à eux tous, que donner à moi-même.