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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/114

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— C’est vrai !

— Donne-moi trente francs !

Ils restaient deux jours, parfois, sans nous ravitailler. Ils buvaient notre pauvre argent chez un Chinois. C’est alors que nous mangions avec les singes.

La bonne vieille négresse n’osait plus nous recevoir. Le bruit avait fini par courir à Cayenne que nous n’étions pas morts, mais cachés dans les environs. Des Arabes rôdaient près de notre retraite. Nous ne fûmes bientôt plus en sûreté que dans notre arbre. Nous y vécûmes vingt-huit jours, ne descendant qu’à l’heure où Pirate devait venir. Nous y grelottions de froid quand il pleuvait et, quand il faisait beau, les moustiques nous suppliciaient. Et, comme si nous étions déjà des morts, les vers macaques nous mangeaient. J’en ai eu douze. Et les fourmis flamandes ! On a souffert ! Pourtant, notre torture était surtout morale. La confiance en Pirate s’en allait. L’argent aussi ; l’espoir…