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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/143

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Il est deux heures du matin, exactement ; la pendule de l’église vient de sonner. Si par hasard l’église était ouverte, on irait dormir dedans. Nous avançons sur le village. L’église est fermée. À côté, un hangar délabré avec une lanterne au fond. Entrons.

C’est une étable. Des vaches couchées lèvent la tête. Quel œil accueillant elles ont ! Un gros chien nous regarde, vient nous flairer et se frotte à nous. Il n’aboie pas ! Il remue même sa queue ! Depuis que nous avons quitté la vie pour le bagne, on n’a jamais eu réception pareille.

Chacun s’étend contre une vache pour avoir chaud. La mienne était rousse et bien bonne !…

À l’aube, un bruit. On se réveille. Un homme fort, gros, nous regarde. Il a deviné qui nous sommes.

Il hoche la tête devant notre misère, et s’en va.

On ne bouge pas.