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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/150

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Mais j’ai vu des sirènes…

Pas celles de la légende. Bien mieux. Non en écaille de poisson, en chair et en os.

C’était le quatrième jour. On m’avait signalé un campo, dans l’intérieur, où nous pourrions trouver de la farine, et la gagner en faisant l’âne qui tourne la meule. J’étais le mieux portant des trois. J’y partis. Je savais qu’il fallait traverser la savane, de l’eau jusqu’au ventre. J’entrai dedans. J’allais ainsi depuis trois heures, quand je vis venir à moi, de l’eau jusqu’au ventre aussi, des sirènes ! Elles avançaient avec tant d’aisance, que je m’arrêtai. Elles riaient de mon ébahissement. Elles avaient les cheveux coupés, de la poudre aux joues, du noir aux yeux, des corsages de satin, des colliers d’or ou d’argent. Elles étaient jolies, très jolies. On ne voyait que le buste, tout le reste était dans l’eau, tout. Elles ne se baignaient pas, elles allaient à leurs affaires. J’en restai comme ça !