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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/160

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Les habitants ferment leurs portes. Les chiens aboient, les enfants nous montrent de loin. La nuit revient.

L’Autre suit comme un automate. Il n’a pas dit un mot depuis vingt-quatre heures. Mais il n’est pas mort, puisqu’il marche. Il pleut. Nous marchons toute la nuit. Longtemps après notre passage, les chiens hurlent encore. L’eau tombe, par trombes. Nous avisons une masure. L’Autre s’écroule contre le mur et ne bouge plus. On s’écroule comme lui. Je me retiens pour ne pas tousser. La toux l’emporte. Deux chiens aboient, nous trouvent, et n’en finissent plus. On remue dans la masure. Nous reprenons la route inondée.

Mais, cinq cents mètres après, nous nous dirigeons tous les trois vers un poteau télégraphique ; nos reins glissent contre lui. On tombe assis dans la boue. Cela nous semble bon !

On reste là deux heures, comme si