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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/18

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— Oui, oui, je voudrais vous dire des choses. Oh ! je n’ai pas à me plaindre, mais des choses en général sur la vie cruelle du bagne.

Sa voix était étouffée, comme s’il venait de faire une longue course ; cependant, sa cellule n’avait qu’un mètre cinquante de large sur deux mètres de long. Il y était enfermé depuis huit mois.

Cette tête qui parlait ajoutait encore au cauchemar de l’endroit. Je demandai que l’on ouvrît la porte.

On le fit.

Dieudonné se redressa. Il avait de grands yeux avec de la fièvre au fond, pas beaucoup de chair sur la figure ; aussi ses pommettes pointaient-elles. Il se tenait au garde-à-vous, mais sans force physique.

— La vie au bagne, dit-il, est épouvantable. Ce sont les règlements qui nous accablent. Ils trahissent certainement dans leur application l’idée des hommes qui les ont