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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/193

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Sur ce coup-là, l’ambassade de France au Brésil demande mon extradition. La préfecture de Rio transmet l’ordre à celle de Para. Voilà Para forcé de me remettre en prison.

Elle m’y conduit, vous vous souvenez, après m’avoir serré la main.

J’arpente ma cellule. Je languis. Je ne sais rien à cette époque de ce que je vous raconte. Mes compagnons chantent. Ils chantent jusqu’à neuf heures du soir, et même plus tard, la voix soutenue par des guitares et des mandolines. Cela me renverse davantage encore. Je ne comprends rien à cette prison où l’on me fait entrer, sortir, rentrer, où les autres s’amusent comme à une noce, où les gardiens m’appellent monsieur ! Tous les quarts d’heure j’entends crier : « Sentinella, alerta ! » La sentinelle répond : « Alerta eston ! » Là-dessus, un petit air de guitare. C’est du roman d’aventures !