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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/202

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police me demande de ne pas m’évader pendant le voyage. Je lui en donne ma parole. Il ajoute : « Si l’on ne vous extrade pas, revenez au Para, vous serez bien accueilli. » Je l’en remercie. Un journaliste m’offre un cigare, le second préfet me tend une allumette, la famille de l’agent 29, qui l’accompagne jusqu’à bord, vient me serrer la main. Je tends mes mains. Je n’en ai pas assez pour tout le monde. Je sens même que l’on m’embrasse. Je veux me dégager. L’agent 29 me fait comprendre que c’est sa mère ; alors j’offre l’autre joue. La sirène meugle. Les non-voyageurs descendent. Derniers cris. L’Itabera s’enfonce dans la nuit amazonienne.

On vogue. On vogue. Le 9 juillet, c’est Sao Luiz de Maranhâo. Le 11, Fortaleza. Le 12, Aera Branca. Le 13 au soir, une féerie : Pernambouc qui s’illumine. Toute la journée, l’agent 29 a fourbi, astiqué, ciré. Il est prêt, ganté de blanc, revolver au côté, visière sur les yeux. Il attend de pied ferme ceux