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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/214

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de ses sacrifices connus se monte à six. Au dixième, affirme-t-il, la nouvelle religion eût d’un seul coup éclairé le monde. C’est du moins ce qu’il m’expliqua à l’aide d’un interprète, lorsque, recherchant les traces de la captivité de Dieudonné, je visitai la prison de Rio. Ce dont il se plaignait surtout, c’est qu’en l’arrêtant, on eût arrêté les desseins du Très-Haut !


— Voilà avec qui l’on m’a mis, reprend mon évadé.

Cette fois, je suis bien abandonné. Comme je n’ai pas un milreis et que la nourriture de la prison brésilienne passe mal, je meurs de faim. Je l’absorbe, mais elle s’évade de moi. Je me souviens qu’un des Allemands polyglottes m’avait prêté la traduction française d’un roman russe. Ce que l’on y mangeait, dans ce livre ! On y mangeait à toutes les pages. « Ah ! que je me disais, si j’étais là-bas ! »