Aller au contenu

Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je viens pour la « Belle », lui dis-je. Il m’entraîne dans une chambre qui servait à tout. Il y avait un fourneau, une volière, un étau, un lit pour l’amour. La Chinoise nous avait suivis. Il ferme la porte soigneusement. Étonné, je regarde la femme, me demandant ce qu’elle vient faire entre nous deux. Le Chinois comprend, sourit et pose un doigt sur ses lèvres pour me faire savoir que la fille est discrète. Elle sort et rapporte le thé. Est-il au datura ?

… Qu’est-ce, déjà, que le datura ?

— Vous savez bien, la plante dont on se sert en Guyane pour les vengeances, le mauvais café, quoi ! Alors, je retourne mes poches et je dis tout de suite : « Inutile, je n’ai pas d’argent sur moi. » Le magot sourit, la jolie petite guenon aussi, et, tous deux, ils disent : « Datura, pas pour toi. »

Le thé est bon. Au reflet du quinquet, la Chinoise apparaît coquine. Elle me lance des regards de femelle. Il s’agit bien de cela.