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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/131

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PÊCHEURS DE PERLES

plus confortable de la ville, le fils du roi y transporta ses pénates.

C’est là qu’à cinq heures du soir les deux étrangers se présentèrent.

Les soldats qui gardaient la porte avaient chacun deux fusils, deux poignards, et dormaient, une énorme fluxion à la joue. Nous les enjambâmes. Bientôt, nous nous retrouvâmes dans un hall entouré de guichets démantelés. Là, dans les temps anciens, on pouvait sans doute toucher des mandats télégraphiques. Ah ! temps heureux ! Mais ne rêvons pas ! De sa voix d’émir, Chérif Ibrahim cria quelques mots arabes qui voulaient dire : « Pour aller chez son Altesse Royale, s’il vous plaît ! » Un fantôme au bas d’un escalier se déplia péniblement, soutenu par le mur. Il ne pouvait parler, à cause de la fluxion. D’un geste anémique, il nous pria de gravir son escalier. Le fantôme s’affaissa. Nous montâmes.

Un couloir. Le silence. Rien dans la première pièce. Dans la seconde, une grande réunion, une réunion muette, un homme assis un peu plus haut que les autres, les autres accroupis sur une litière de feuilles vertes. Le kat jonchait le plancher. Nous étions devant son Altesse Royale, au milieu de sa cour.

— Entrons ! fit Chérif.