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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/146

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PÊCHEURS DE PERLES

Je mords la perle. Le Grec soulève la lanterne. Aucune trace.

— Je n’ai pas d’argent, Je n’en trouverai qu’à Djibouti.

— Je t’accompagnerai jusqu’à Djibouti.

Le Grec reprit la perle et la posa dans la main de Chérif Ibrahim.

— Il a fallu que tout l’équipage fût d’accord, dit mon compagnon, pour escamoter cette pièce. À qui appartient-elle ?

— Deux cent cinquante livres, elle est à toi !

— Vient-elle d’un grand ou d’un petit équipage ?

— D’un petit, huit hommes.

Un nouvel Arabe prit place dans notre cercle. En général les affaires irrégulières se traitent à mi-voix, ici, le Grec se met à crier toutes ses démarches dans l’oreille de ce convive de dernière heure. C’était l’un des huit pêcheurs. Les calculs auxquels tout ce monde se livrait nous ouvrirent un horizon insoupçonné. On les entendait dire : « Un tiers pour l’équipage, un tiers pour les aveugles ; un tiers pour les courtiers. » Quels aveugles ?

Et nous apprîmes ceci :

Tous les deux ans, les pêcheurs de perles du groupe de Massouah, mystérieusement unis, dérobent une, deux ou trois perles de valeur. Les sambouks qui doivent opérer ne sont pas désignés