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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/212

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encore sur la terre ? Je sais bien que ce ne sont que des dattiers, mais en arrivant d’Arabie, un dattier semble un chêne ! C’est magnifique. Si l’eau potable n’est pas salée, je m’installe ici. La mer est turquoise, transparente. En regardant mieux, je suis sûr qu’au fond je verrais bâiller les huîtres. Il ne me resterait qu’à enfoncer le bras pour chiper leur perle. Je ferai cela plus tard. Chaque chose en son temps. Embrasse-moi, vieux Cherif, nous touchons au but. Voilà l’escalier, il a six marches. Je bondis sur la troisième. J’enjambe le reste. Pas de doute. C’est Bahrein ! Ouf !

Qu’importe que Vasco de Gama, Albuquerque soient passés ici avant moi ? Ève et Adam y étaient bien avant eux ! On me l’a dit. Il est vrai qu’en Mésopotamie, sur le Tigre, à Gourma, on m’a montré un tronc de figuier qui serait le pommier du bien et du mal. Cela prouverait que le paradis terrestre était immense et que les arbres, à cette époque, ne produisaient pas toujours ce qu’ils promettaient. Pas autre chose. Et puis tout cela est en dehors de mes compétences. Si je suis dans le berceau du genre humain, tant mieux ! Allons à la douane c’est d’avantage mon affaire.

Il existe certainement une école internationale de douaniers dans un lieu secret du monde. On ne dit pas où elle est parce que les voyageurs iraient y mettre le feu. Voici ces messieurs de Bahrein. Mi-