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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/216

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Nacri. Quelle soif ! Des liquides multicolores sont à vendre, au bazar. On débouche une bouteille. Épouvantable ! On demande de l’eau : salée ! Il ne nous reste plus qu’à sucer nos vêtements, ils sont suffisamment humides pour nous désaltérer.

Le second Nacri n’était pas encore le bon. S’ils s’appellent tous Nacri, à Bahrein, nous ne sommes pas encore couchés !

Écoutez, Cherif, votre Nacri est certainement une perle, mais il faut ouvrir trop d’huîtres avant de le trouver. J’y renonce. Puisque vous avez du courage, ayez-en pour deux. Je m’assois ici. Repérez bien l’endroit, je ne bouge plus.

Le compagnon alla seul.

Le soleil couchant déposait un manteau de vingt kilos sur les épaules des pauvres hommes. Autour de moi, les murs des maisons suintaient. Les cigarettes étaient molles. Des aveugles passaient toujours. Ce serait bientôt l’heure du soir, l’heure où, voulant donner à leur perle un teint d’ambre et de lait, les huîtres s’ouvrent pour boire aux eaux douces du golfe.

Chérif Ibrahim revint. Il avait trouvé un papier par terre.

— Du courage ! Nous ne sommes pas les seuls Français à Bahrein. Regardez ce que je viens de ramasser.

C’était un poème. Le voici :