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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/231

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Pauvres pêcheurs !

Dupes d’abord, infirmes ensuite, tel est leur lot.

Quant à Ya-Mal… à la Fortune, eux la chantent, d’autres l’encaissent.

Leur vie est celle des esclaves.

Un plongeur ne reçoit jamais, au cours d’une année, à titre de gain, une somme lui permettant d’éteindre sa dette.

Le mauvais plongeur a une petite dette, le plongeur moyen une dette moyenne, le bon plongeur une grosse dette.

Aucun compte régulier n’étant tenu, aucun plongeur ne sait exactement ce qu’il doit.

Non seulement la dette ne s’éteint pas, mais les intérêts s’accumulant, la dette grossit.

Ainsi, pour eux, tourne la roue de la vie.

Des hommes qui, pour la seule année 1929, ont remonté trois cent quatre-vingts millions de francs du fond du golfe en sont là.