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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/234

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Pour le rôss, le cheikh de Bahrein lance un appel : manchour, fixant date d’ouverture et date de fermeture, ordonnant à tous les plongeurs de se présenter à leur nakudas. C’est la mobilisation.

À la fin de la saison les esclaves rentrent à leur gourbi.

On leur prêtera du riz à 10 pour cent d’intérêt, pour subsister jusqu’à la pêche prochaine.

Mais 380 millions courront par le monde !

Les plongeurs ont à lutter :

Contre la scie : abou seyaf. C’est un poisson menuisier qui porte au bout du museau une double scie de quinze à vingt dents. Blessures béantes, Trois bras coupés en 1930.

Contre la raie : lor-ma. La lor-ma a le dos hérissé d’une épine venimeuse. Les plongeurs mettent parfois le pied dessus, ou la main. Le membre piqué enfle sans mesure. Il faut l’amputer. Cette année, le plongeur Fakro a refusé l’opération. Il voulait conserver sa main, la droite, celle qui décolle les huîtres. Il est mort.

Contre les poissons électriques, les mêmes que ceux de la mer Rouge, le dol et le loethi Leur décharge, au contact de la chair, produit une brûlure profonde.