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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/265

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Et la voile s’affaissa dans la rapide manœuvre.

De mon jolyboat je les saluai d’un puissant Ya-Mal.

L’Hamd-Oullah ! louange à Dieu !

Et j’enjambai le boom. Sans doute était-il le bateau de la fortune. Je ne veux pas discuter un aussi beau titre. Le nom de bateau de la conjonctivite ne lui serait pas mal allé non plus. Vingt hommes sur soixante avaient les yeux en feu.

— Écoute-moi, dit le nakuda, je veux te dire pourquoi ils n’ont plus de blanc au yeux : la joie les a rendus indisciplinés, ils plongent trop. Dans nos vieux poèmes, on raconte qu’une reine, la reine Maria de Rassani, avait deux énormes perles aux oreilles. Les poètes arabes de ce temps, voilà quinze cents ans, les ont décrites. On pouvait encore voir ces deux perles, ces années dernières, à Médine, parmi les joyaux du Prophète, mais pendant la guerre, elles ont disparu. On dit qu’elles furent transportées à Stamboul et de Stamboul à Berlin. Pour nous, elles sont perdues. Avec une perle semblable à la nôtre, l’Arabie aurait retrouvé la parure de la reine Maria. Mes rhecs la cherchent. Le grand Ibn Seoud achèterait les deux. Ce serait la gloire juste après la fortune.

— Montre-moi la beauté !

Les soixante galériens nous entourèrent Ils allaient la voir encore une fois. Connaissant le jeu,