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Page:Longfellow - Évangéline (trad. Poullin), 1911.djvu/86

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évangéline

longtemps sous le toit de Basile, heureux comme un dieu, et n’ayant d’autre souci que de promener de village en village sa gaîté et ses joyeux refrains ; aussi ses cheveux blancs et son crin-crin avaient-ils conquis une lointaine renommée.

« Vive Michel ! vive le bon chanteur d’Acadie ! » criaient ceux qui le portaient en triomphe.

Alors, le Père Félicien s’avança avec Évangéline, saluant amicalement le joyeux vieillard, et lui rappelant les jours d’autrefois, pendant que Basile, au comble du ravissement, accueillait bruyamment ses anciens amis.

Tous tombaient en admiration devant les richesses de l’ex-forgeron, et n’en revenaient pas à la vue de la propriété, du bétail, et surtout de la tenue patriarcale de Basile Ils fuient bien plus émerveillés quand ils l’entendirent parler du terrain, du climat, des prairies où paissaient de nombreux troupeaux qui devenaient le bien de ceux qui s’en emparaient. Chacun se disait, à part soi, qu’il en ferait volontiers autant.

Tout en devisant ainsi, ils montèrent les marches de la maison ; et, après avoir traversé la vaste vérandah, pénétrèrent dans le hall, où déjà le repas du