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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/112

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mène gravement ou l’on joue sur le rivage ; un nègre vient en hâte annoncer que le déjeuner est prêt ; on court vers la rivière ; je m’étais imaginé qu’on mangeait sur le sable ou sur le gazon, mais je m’étais trompé : le déjeuner était dressé sur une grosse roche, précisément au milieu de l’eau, et c’était là qu’il fallait l’aller prendre. Toutes ces dames étaient déjà assises autour de cette table offerte par la nature, et des esclaves, placés derrière elles, tenaient des parasols tendus sur leurs têtes, que j’étais encore sur le bord, incertain de ce que je devais faire ; cependant, pour ne point paraître ridicule, je me déterminai à entrer dans l’eau comme tout le monde et à m’approcher de la table. On commence à déjeuner ; quelques-uns de ces messieurs restent debout et servent galamment les dames ; je pris le parti de faire comme eux, pensant que c’était bien assez pour moi d’être mouillé jusqu’aux genoux, et, sans négliger de faire honneur au déjeuner, j’ose me flatter que je ne fus pas le moins officieux. Il y avait sur la roche tout ce qui peut composer un bon repas : morue, bœuf salé, jambon, dinde rôtie, pâtisserie, fromage de Gruyère, etc., de bon vin et du rhum.

Ce banquet nautique achevé après une durée d’une heure, on sort de l’eau, on va se promener un