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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/119

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5° La petite fourmi rouge. Ces deux dernières espèces sont très-voraces ; elles se repaissent avec délices de toutes sortes de cadavres ; elles attaquent en outre tout ce que l’homme peut manger, pain, viande, poisson, fromage, huile, beurre ; il y a des maisons où elles sont en si grande quantité qu’on est obligé de prendre les plus minutieuses précautions pour isoler les provisions de manière à ce qu’elles ne puissent les atteindre.

Quand j’arrivai à la Basse-Terre, je louai une chambre garnie au bas du Cours, précisément en face la salle de spectacle ; à peine fus-je couché que je me sentis piqué d’une manière insupportable sur toutes les parties du corps ; n’y pouvant plus tenir, je me levai pourvoir ce que ce pouvait être ; mon lit était tout rempli de fourmis rouges, et j’étais couvert de petites taches rouges, effet de leurs piqûres. J’imaginai, pour les écarter, après avoir bien secoué les draps, d’arroser mon lit de fort vinaigre ; ce moyen me réussit, et je me recouchai ; mais dès que mes draps furent secs, mon tourment recommença, et, trois fois pendant la nuit, je fus obligé de répéter cette cérémonie. Les jours suivants, j’isolai mon lit en entourant ses pieds de tabac en poudre, que j’avais soin de renouveler