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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/242

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même organisation physique, à quelques différences de forme près ; même disposition dans la charpente, même direction dans les muscles et les vaisseaux ; même forme, même situation des viscères ; mêmes modes d’action dans les propriétés vitales, mêmes relations extérieures. J’y vois les mêmes facultés intellectuelles, les mêmes penchants, les mêmes passions. J’infère de tout cela qu’ils ont la même destinée, et je ne puis croire qu’ils n’aient pas la même origine. Il serait, en effet, assez singulier qu’avec de telles ressemblances, ils vinssent de sources différentes, et leur commune origine est beaucoup plus facile à comprendre que ne serait l’identité d’effet dans des causes différentes. Je me bornerai donc à quelques faits.

Du commerce des blancs avec des femmes noires, il naît des enfants chez qui la couleur est de moins en moins foncée à mesure qu’ils s’éloignent du premier mélange ; c’est-à-dire que d’un blanc et d’une négresse nait le câpre, qui déjà n’est plus noir ; que d’un blanc et d’une câpresse naît le mulâtre, dont la couleur est beaucoup moins foncée encore. Enfin la couleur ternit de plus en plus et disparaît tout à fait par trois ou quatre générations.