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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/283

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Ouragans.

Rien n’est plus effrayant ni plus redoutable qu’un ouragan ; et, à moins qu’on n’ait été témoin de ses fureurs et de ses ravages, il est absolument impossible de s’en faire une juste idée.

C’est presque toujours après de vives et longues chaleurs qu’un ouragan a lieu ; aussi n’en voit-on jamais que pendant l’hivernage. Il est des signes avant-coureurs auxquels on ne saurait se méprendre. Quelques jours avant, le ciel est couvert de gros nuages gris, la température varie, l’air éprouve des secousses plus ou moins fortes ; enfin les nuages se rassemblent de toutes parts et forment deux couches bien sensibles. Les hautes régions de l’atmosphère s’agitent ; on voit passer des oiseaux étrangers qui suivent la direction du vent. Ceux du pays voltigent çà et là et comme à l’aventure. Les vents se déchaînent ordinairement de la partie de l’est, décrivent, dans leur plus grande force, une demi-circonférence en allant par le sud ; arrivés à l’ouest, ils s’apaisent peu à peu jusqu’à ce qu’ils soient revenus au point d’où ils sont partis. Un ouragan dure six, douze, seize, quelquefois vingt-quatre heures. Le vent souffle alors par rafales auxquelles rien ne résiste.