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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/93

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diablotins vont en compagnie à la mer plonger pour se procurer de petits poissons dont ils font leur nourriture et celle de leurs petits ; ils reviennent entre trois et cinq heures du matin, et ils ne se séparent que dans le voisinage des montagnes pour retourner à leurs nids. Ceux qui tardent trop à revenir et qui se laissent surprendre par le jour, ne peuvent regagner leurs nids : ils tombent à terre, sans doute parce que l’éclat de la lumière les aveugle.

On a constamment observé que, quand on chasse toujours dans le même lieu, le nombre de diablotins diminue chaque année à raison de ce qu’on en a tué, et que ce lieu devient enfin désert, quoique le voisinage en soit toujours également peuplé ; que si, pendant autant d’années on ne les chasse pas, leur nombre augmente chaque année dans la même proportion qu’on l’a vu diminuer, et redevient enfin à peu près le même. Ces animaux vivraient-ils en tribus ou en familles sans se mêler ? ou, après s’être partagés les montagnes, seraient-ils assez scrupuleux observateurs de leurs conventions pour ne pas envahir un terrain qui, dans l’origine, ne leur aurait point été accordé ? Quoi qu’il en soit, cet animal est bien digne de fixer l’attention des naturalistes.