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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/161

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JOURNÉE I, SCÈNE I.

La Comtesse.

Vous paraissez savoir quelque chose ?

Octavio.

Moi, madame ? je ne sais rien, si ce n’est que vous avez la réputation d’être aussi insensible que belle, et que beaucoup de gens auraient envie du comté de Belflor.


Entre FABIO.
Fabio.

Voici le chapeau que j’ai trouvé. Il ne valait pas la peine d’être ramassé.

La Comtesse.

Que portes-tu là ?

Fabio.

Ce que le galant a jeté sur la lampe.

La Comtesse.

Cela ?

Octavio.

Je n’ai rien vu de plus sale.

Fabio.

C’est bien celui-là pourtant.

La Comtesse.

C’est là ce que tu as trouvé ?

Fabio.

Voudrais-je donc tromper votre seigneurie ?

La Comtesse.

Voilà, ma foi, de belles plumes !

Fabio.

C’était quelque voleur, sans doute.

Octavio.

On doit être venu pour voler.

La Comtesse.

Vous me ferez perdre le sens.

Fabio.

Cependant, madame, il n’y a pas d’autre chapeau.

La Comtesse.

Je vous répète que c’était un chapeau tout garni de plumes et avec abondance. Et voilà ce que vous me présentez !

Fabio.

Comme on a jeté le chapeau sur la lampe, les plumes se seront brûlées. Icare ayant voulu s’approcher du soleil, il se brûla les plumes et tomba dans la mer. C’est la même histoire : Icare, c’est le chapeau ; le soleil, c’est la lampe ; et la mer, c’est l’escalier où les plumes brûlées ont disparu.

La Comtesse.

Je ne suis point d’humeur à plaisanter, Fabio, et cette aventure me donne beaucoup à réfléchir.