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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/199

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JOURNÉE II, SCÈNE III.

Tristan.

Bon ! voilà l’autre qui se fâche.

Théodore.

Ils feront mieux de se marier.

Tristan.

Vous aussi ! laissez-moi là toute rancune. Allons, venez, donnez-moi votre main, et faites la paix.

Théodore.

Vilain que tu es, tu me persuades.

Tristan.

Allons, mademoiselle, et vous ?… Pour l’amour de moi, donnez votre main.

Théodore.

Moi, je n’ai jamais dit à Marcelle que j’avais un autre amour. Et elle, ne me disait-elle pas tout à l’heure…

Tristan.

C’était une ruse pour vous punir de votre brusquerie.

Marcelle.

Non, ce n’est pas par ruse ; c’est bien vrai.

Tristan.

Allons, allons, folle que vous êtes, venez par ici ; vous avez tous deux perdu l’esprit.

Théodore.

J’ai prié d’abord ; mais à présent, vive Dieu ! je ne tiens plus à me réconcilier avec elle.

Marcelle.

Ni moi non plus, le ciel m’en est témoin.

Tristan.

Ne jurez pas.

Marcelle.

Malgré toute la colère que je lui montre, je sens que je me trouve mal.

Tristan.

Tenez-vous bien, et restez là.

La Comtesse, à part.

Comme le fripon est adroit !

Marcelle.

Laisse-moi, Tristan ; j’ai affaire.

Théodore.

Oui, laisse-la, Tristan.

Tristan.

Eh bien, qu’elle parte, je ne l’arrête plus.

Théodore.

Retiens-la.

Marcelle.

Je reste, mon ami.