Vous vous trompez ; car désormais, il n’y a plus d’obstacle entre nous ; vous pouvez être à moi ; et dès ce soir, si vous voulez…
Ô bonheur inespéré !… Fortune, arrête-toi.
Je serai, je suis sûre, la plus heureuse des femmes. — Allez vous habiller.
Oui, je vais voir ce père si miraculeusement retrouvé, et faire connaissance avec mon majorat.
Adieu donc, comte.
Adieu, comtesse.
Écoutez.
Qu’est-ce ?
Qu’est-ce ?… — Est-ce donc ainsi qu’un serviteur répond à sa maîtresse ?
Chacun son tour, et à présent je suis seigneur et maître.
Souvenez-vous nu moins de ne plus me donner de jalousie avec Marcelle, quelque regret qu’elle y puisse avoir.
Croyez-le, dans ma position actuelle je ne m’abaisserais pas à aimer une servante.
N’oubliez jamais ce que vous venez de dire.
Vous m’offensez.
Et moi, qui suis-je donc[1] ?
Ml femme.
Je n’ai plus rien à désirer ; et comme le disait Théodore : Fortune, arrête, arrête-toi.
- ↑ Il y a ici une grâce qu’il est difficile de reproduire en français. Théodore vient de dire qu’il était seigneur et maître, et un moment après, il a ajouté qu’il ne pourrait plus aimer une servante. La comtesse feint de s’appliquer cette expression, et elle donne à entendre qu’elle veut toujours être aimée, bien qu’elle soit devenue la servante de Théodore.