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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/280

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JOURNÉE TROISIÈME.



Scène I.


Entrent LE ROI, LE COMTE et DON ENRIQUE.
Le Roi.

Le ciel sait, comte, à quel point m’est précieuse l’affection de ma mère.

Le Comte.

Sire, je respecte vos motifs. Vous montrez en tout votre incomparable vertu.

Le Roi.

Ma mère, il est vrai, m’a causé beaucoup de chagrins ; mais enfin elle n’en est pas moins ma mère.


Entrent SANCHE et PÉLAGE.
Pélage.

Tu peux avancer.

Sanche.

Je vois, Pélage, celui à qui j’ai donné toute mon âme. Je vois ce soleil castillan, ce Trajan généreux, cet Hercule chrétien, ce César espagnol.

Pélage.

Moi je n’entends rien à l’histoire ni à toutes ces litanies ; mais je vois dans ses mains beaucoup de raies qui sont autant de signes de victoires. Va vers lui, prosterne-toi à ses pieds, et baise sa puissante main.

Sanche.

Souverain empereur, invincible roi de Castille, permettez-moi de baiser vos pieds, sous lesquels on verra bientôt, j’espère, Grenade et Séville. — Me reconnaissez-vous ?

Le Roi.

Tu es, si je ne me trompe, ce Galicien qui vint dernièrement me demander une grâce.

Sanche.

C’est moi-même.

Le Roi.

Rassure-toi.

Sanche.

C’est bien malgré moi, sire, que je reviens vous importuner,