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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/342

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Dulcan.

Tu as raison, cacique ; ce sont leurs visages.

Tapirazu.

Et maintenant c’est le tien.

Dulcan.

Regardez-moi.

Tapirazu.

Nous te voyons.

Dulcan.

Quoi ! ce visage est le mien ?

Tapirazu.

Absolument le même.

Dulcan.

Ainsi donc nous sommes maintenant deux caciques pour gouverner ce pays ! — Si ces hôtes n’étaient point venus, je vous jure bien que dès ce jour je cesserais d’adorer le Soleil.

Tapirazu.

En voilà cinq ou six qui s’avancent. Fuyez à travers ces rochers.


Entrent COLOMB et LES ESPAGNOLS.
Palca.

Descendez, descendez ; n’ayez pas peur.

Colomb.

Pourquoi vous enfuir, mes amis ?

Frère Buyl.

Appelez-les. Faites-leur des signes.

Colomb.

Descendez, mes amis. Revenez. (Leur montrant des verroteries.) Prenez, prenez.

Barthélemy.

Les voilà qui descendent.

Arana.

Ils ne sont pas trop sauvages.

Terrazas.

Ils ont de l’intelligence.

Colomb, à Dulcan.

Embrassez-moi, mon hôte. (Aux Espagnols.) Embrassez-les tous, et partagez-leur ce que vous apportez.

Pinzon, à un Indien.

Ne me regarde pas avec étonnement : je suis un homme comme toi.

Colomb, aux Espagnols.

Traitez-les avec bienveillance, et faites-leur bon visage.

Frère Buyl.

J’avais peur qu’ils n’outrageassent ma croix, et ils lui rendent hommage ! — Ô croix ! c’est aujourd’hui pour toi un beau jour. Tu commences d’achever la rédemption du genre humain, et le dé-