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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/361

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Arana.

Où sont nos foudres ?

Tapirazu.

Vous ne les aurez pas !

Dulcan.

Vous venez, avec vos faux dieux, nous enlever notre or et nos femmes.

Auté.

Ils sont tous morts.

Dulcan.

Eh bien ! que sans retard on enlève cette croix de la place où elle est.

Técué.

C’est bien dit. — Tirons tous. — La voilà à terre.

Dulcan.

Emportez-la vite, et jetez-la dans la mer. (On entend une musique mélodieuse, et une croix sort de l’endroit même où s’élevait la première, et va peu à peu grandissant). Mais écoutez. — Regardez : le tronc a repoussé aussitôt… C’est un arbre divin.

Técué.

Voyez comme il s’élève et grandit.

Tapirazu.

Cela est prodigieux. D’aujourd’hui je commence à trembler.

Dulcan.

Nous avons mal fait de les tuer. Allons trouver le Père.

Tacuana.

Bois sacré, dès aujourd’hui tu dois régner sur ces contrées. — Pardonne-nous une seconde fois.

Dulcan.

Il n’en faut pas douter, la religion chrétienne est la seule véritable. — Que celui qui dira le contraire meure.

Tapirazu.

Fais-le proclamer par un héraut.



Scène VI.

À Barcelone.


Entrent FERDINAND, ISABELLE et le Cortége.
Ferdinand.

Oui, madame, Colomb est de retour. Il est entré aujourd’hui à Barcelone, nous apportant la couronne d’un nouveau monde. Cela est positif ; beaucoup de gens l’ont vu.

Isabelle.

C’est la plus grande merveille de notre siècle.