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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/69

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fables (fabulas), des fables comiques (fabulas comicas), il veut parler évidemment et uniquement de ses comédies. Comment admettre qu’un Espagnol, un prêtre, un membre de l’inquisition, eût appelé les autos des fables, des fables comiques ?

Et si cela ne suffit pas pour convaincre M. Labeaumelle, je lui rappellerai ce passage de la préface du Peregrino où Lope, au moment de donner la liste de ses pièces, dit qu’il ne compte point les autos, les pièces divines (no poniendo las representaciones de autos divinos), ce qui montre bien que Lope ne confondait point les comédies et les autos.

Voilà donc un fait acquis désormais à l’histoire littéraire. Lope a composé, non pas dix-huit cents, mais quinze cents comédies. Et ne trouvez-vous pas cela déjà fort raisonnable ?

Combien nous reste-t-il de comédies de Lope ?

Dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, un écrivain espagnol fort distingué, la Huerta, a donné une liste des comédies de Lope qui s’étaient jusqu’alors conservées, et le nombre s’en élève à quatre cent quatre-vingt-dix-sept. Mais dans la liste de la Huerta il y a vingt ou trente pièces qui, comme nous le prouvons ailleurs, ont été à tort attribuées à Lope. Puis, si ces pièces existent aujourd’hui (moins les vingt ou trente dont nous parlons), nous ne croyons pas qu’il fût facile de les réunir, et ce serait beaucoup, à notre avis, si l’on pouvait en réunir quatre cents, qui seraient, d’abord les trois cents de la collection des vingt-cinq volumes publiés au dix-septième siècle, et le reste se trouverait soit dans l’édition de Sancha, soit en livrets[1].

Des autos et des intermèdes de Lope.

On manque de données certaines pour fixer le chiffre des autos et des intermèdes composés par Lope. Montalvan dit

  1. La collection des vingt-cinq volumes se trouve à la Bibliothèque royale, à l’exception des tomes Ier, V et VI ; et comme le tome Ier se trouve dans la Bibliothèque de l’Arsenal, et le tome V dans celle de Sainte-Geneviève, il ne nous manque pour posséder à Paris toute la collection, que le tome VI. Il serait digne d’un ministre éclairé et véritablement ami des lettres, si ce ministre existe aujourd’hui, de compléter cette collection.