Aller au contenu

Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ortuño.

Est-ce que tu serais chargé, par hasard, de défendre cette femme ?

Mengo.

C’est par mes prières que je la défends. Elle est ma parente, et je dois la protéger autant que je le puis.

Florez.

Qu’attendons-nous ? Tuons-le.

Mengo.

Par le ciel ! si je m’entête et que je détache ma ceinture, ma vie pourra vous coûter cher.


Entrent LE COMMANDEUR et CIMBRANOS.
Le Commandeur.

Qu’est ceci ? Comment donc me forcez-vous à mettre pied à terre pour cette vile espèce ?

Florez.

C’est un paysan de ce village, auquel vous devriez mettre le feu puisqu’on n’y fait rien pour vous plaire, qui ose attaquer nos soldats.

Mengo.

Seigneur, si vous avez quelque pitié, et si vous aimez la justice, châtiez ces hommes qui, abusant de votre nom, veulent enlever cette paysanne à son futur et à ses parents qui sont de braves gens, et permettez que je la remène chez elle.

Le Commandeur.

Je leur permets, au contraire, de te châtier comme tu le mérites. — Laisse cette fronde.

Mengo.

Monseigneur !

Le Commandeur.

Vous deux, et toi, Cimbranos, servez-vous-en pour lui attacher les mains.

Mengo.

Quoi ! c’est ainsi que vous protégez l’honneur de vos vassaux ?

Le Commandeur.

Dis un peu, que pensent de moi les habitants de Fontovéjune ?

Mengo.

Eh ! monseigneur, en quoi donc eux ou moi vous avons-nous offensé ?

Florez.

Faut-il le tuer ?

Le Commandeur.

Ne souillez pas vos armes ; il faut les conserver pour une meilleure occasion.

Ortuño.

Qu’ordonnez-vous ?