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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/19

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Phénice.

Oui, parce que les présents sont les arcs-boutants de l’amour, et que si l’on oublie les arcs-boutants d’un édifice, il ne peut pas s’élever ou il tombe.

Albano.

Je me conduirai selon votre goût… J’irai vous voir à la nuit.

Phénice.

Vous serez le bienvenu si vous m’apportez des présents. Sinon…

Albano, à Camilo.

Elle me ferait perdre patience.

Camilo.

Je conçois votre ennui. Laissez-moi donc là cette femme intéressée.

Albano.

Il m’est impossible, je meurs pour elle.

Camilo.

Comment ! sa cupidité ne vous refroidit pas ?

Albano.

Hélas ! non. Elle ne m’excite que davantage, et ne m’inspire qu’un plus vif désir de la vaincre.

Albano et Camilo sortent.
Phénice

Cet homme me semble bien.

Célia.

Avancez donc vers lui et lui parlez.

Phénice.

Les autres sont-ils partis ?

Célia.

Je ne les aperçois plus.

Phénice.

J’ai idée que cet homme serait un bon poisson avec lequel nous trouverions notre profit.

Célia.

Abordez-le, et demandez-lui son nom.

Phénice

Sur ma vie, je n’ai jamais vu un homme aussi parfait. (À Lucindo.) Dieu vous garde, gentilhomme.

Lucindo.

Et à vous, madame, qu’il vous donne un riche mari, si vous pouvez disposer encore de votre personne ; et si vous avez un époux, j’envie son bonheur, tout en souhaitant que vous soyez heureuse avec lui. — Que désirez-vous de moi ?

Phénice.

Depuis quand, seigneur cavalier, êtes-vous arrivé ici ?