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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/252

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Le Roi.

Grand maître ?

Le grand Maître.

Sire ?

Le Roi.

Il me vient une idée. — Comme ce Maure est versé dans l’art de la médecine, et que les Maures y sont très-habiles, connaissant, dit-on, mille secrets et les vertus des plantes, il pourrait se faire qu’il guérît Henri de son mal.

Le grand Maître.

Je le crois comme vous.

Le Roi, à Zulim.

Maure ?

Zulim.

Seigneur ?

Le Roi.

Un frère que j’aime, souffre d’une profonde mélancolie, et je voudrais que tu pusses l’en guérir.

Zulim.

Foi de Maure, j’y mettrai tous mes soins.

Ali.

Tu peux avoir toute confiance en Zulim.

Le Roi.

Je reconnaîtrai en roi tout ce que tu feras pour mon frère.

Zulim.

T’obéir, seigneur, est une gloire pour moi.

Ali.

Il a opéré à Grenade des cures merveilleuses ; et nous admirons tous le talent avec lequel il devine les choses à l’inspection des mains[1]. Les cœurs les plus fermes en sont effrayés.

Le Roi.

Fort bien. — Allez, grand maître, conduisez-le vers Henri.

Le grand Maître.

Viens avec moi.

Zulim, au Roi.

Que le ciel souverain garde ta vie !

Le Grand maître, Zulim et Ali sortent.
Le Roi.

Pendant que ce Maure va appliquer son art à guérir mon frère, de mon côté, don Arias, je veux voir si je ne pourrais pas adoucir la cruelle.

Don Arias.

Et comment, sire ?

  1. Adivinando cosas por las manos.

    C’est la chiromancie.